Un écrin de verdure pour des fruits d’exception, le Verger de Raphaëlle

L’île de beauté est connue pour ses paysages à couper le souffle, mais elle est également reconnue pour la qualité de ses produits locaux. Sur la Côte Orientale, Le Verger de Raphaëlle est une petite exploitation familiale d’arboriculture fruitière. Raphaëlle y cultive des oliviers, des figuiers et des noisetiers, dans le respect de l’environnement et de sa biodiversité.

Après avoir vécu et étudié sur le Continent, Raphaëlle, originaire de Cervione revient en Corse il y a une trentaine d’années avec son diplôme d’ingénieur agronome en poche.

En 2001, elle s’installe à Ghisonaccia en tant qu’agricultrice aux côtés de Francis, son mari agrumiculteur. Parmi les pionniers de la culture de la noisette, elle rénove une vieille noiseraie abandonnée et plante aussi des vergers d’oliviers et de figuiers. Au décès de Francis en 2004, elle poursuit seule les activités de l’exploitation et développe la valorisation des fruits par leur transformation en huiles, confitures et autres spécialités gourmandes à venir déguster à la petite boutique de la ferme, qui est un lieu d’échange, de rencontre et de partage avec des visiteurs d’horizons et de nationalités variés.

En 2013, un incendie ravage bâtiments, matériels et vergers, mais n’entame ni sa détermination ni sa conviction et l’exploitation renaît peu à peu de ses cendres. Aujourd’hui, la petite ferme a reverdi. Les arbres qui ont survécu portent encore les stigmates du feu et n’ont pas retrouvé les niveaux de production antérieurs mais leurs fruits sont transformés avec beaucoup d’amour et de passion en une palette de produits variés qui s’enrichit de nouvelles spécialités.

Au Verger de Raphaëlle, le travail est réalisé à échelle humaine. Chaque étape de l’élaboration des produits, depuis la conduite des vergers jusqu’à la dégustation, fait l’objet d’un soin exigeant. Les cultures sont menées de façon extensive en limitant au minimum les intrants chimiques et en favorisant la biodiversité ; sols enrichis grâce à l’écopâturage réalisé par les chevaux et ânes de la ferme, point de désherbant chimique mais une gestion de l’enherbement exclusivement mécanique, voire manuelle. Une fois récoltés, les fruits sont travaillés de façon artisanale, par petites séries. Les figues, cueillies à point, sont soigneusement triées une à une avant transformation en confitures ou chutney. Seules les meilleures entrent dans la bassine en cuivre ; les autres sont écartées et vont régaler les poules de la ferme. Avec une faible proportion de sucre, les confitures développent tout l’arôme des figues et accompagnent aussi bien un fromage, qu’un foie gras ou une tartine de bon pain. De même, les noisettes sont triées manuellement après cassage de façon à ne conserver que les meilleures qui garantissent la qualité des produits finis (huile, farine, condiment, biscuits, pâte à tartiner, …). Sans cesse en quête d’inspiration pour régaler les papilles, Raphaëlle élabore de nouvelles recettes. Cette année, l’accent est mis sur la farine de noisettes obtenue lors de l’extraction de l’huile : la gamme s’est enrichie de deux nouvelles gourmandises : un condiment sucré et une fine gaufrette roulée en cigare.

Mais la farine de noisettes se décline de multiples façons, aussi bien en version sucrée que salée. Des signes officiels garantissent la qualité des productions de la ferme : IGP Noisette de Cervione, Nuciola di Cervioni, pour les noisettes et AOP Huile d’olive de Corse – Oliu di Corsica, pour l’huile d’olive. Plusieurs fois médaillée lors de concours régionaux ou nationaux, celle-ci a reçu cette année (mai 2023) la médaille d’argent, dans la catégorie Récolte sur l’Arbre, au Concours Régional des huiles AOP de Corse.

Raphaëlle est présidente de l’Association de producteurs de noisettes de Cervione A Nuciola qui a lancé en 2010 la pâte à tartiner éponyme, à l’origine du renouveau de la filière noisettes en Corse.

Le Verger, engagé dans une démarche éco-responsable, fait partie du Réseau Eco-tourisme de la Plaine Orientale et est également référencé sur la Route des Sens Authentiques.

Les trois enfants sont volontaires, coopératifs et participent volontiers aux multiples tâches de la ferme. L’aînée, Camille, vient d’être diplômée de l’Ecole d’Agronomie Supagro de Montpellier. De retour sur ses terres familiales, elle entame son long parcours d’installation en tant que jeune agricultrice aux côtés de Raphaëlle. Mère et fille ont des idées plein la tête et de l’énergie à revendre.

C’est le moment de se lancer dans les projets que les accidents de la vie avaient relégués à « plus tard » et de s’ouvrir à d’autres perspectives.